Bien choisir votre placement pour 5, 10, 20 ans ou plus

Le magazine Capital* s’est penché en octobre sur l’étude 40 ans de performances comparées - 1980-2020, réalisée par Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF). Si les performances passées ne permettent pas seules de présager des performances futures, ce bilan donne un aperçu des tendances, mais aussi des objectifs auxquels chaque placement peut répondre. Et peut ainsi aider l’épargnant à choisir où et comment investir. 

« C’est une question qui taraude bon nombre ’épargnants : où placer ses économies accumulées pendant la crise du Covid-19 ? Difficile d’apporter une réponse ferme et définitive à cette interrogation […] ». C’est dans ce contexte que Capital choisit de mettre en avant une étude récente de l’IEIF, afin de donner des conseils et indications aux épargnants en quête d'éléments de décision. Publiée en octobre 2021, elle confronte ainsi les rendements des principaux produits d’épargne sur 5, 10, 15, 20, 30 et même 40 ans passés. « Principale conclusion : sur longue période, les investissements dans la pierre et dans les actions tiennent le haut du pavé. Mais les classements diffèrent sensiblement selon la durée de placement observée. ». Le match entre les actions et l’immobilier, sur la période considérée, tourne en effet à l’avantage de l’un (la pierre) pour les horizons courts et moyens, jusqu’à 20 ans. Et d’une courte tête, à l’avantage de l’autre (les titres d’entreprises) pour les épargnants ayant une visée de 30 à 40 ans. 

 

Horizon 5 et 10 ans : médaille à l’immobilier industriel 

Pour les épargnants avec un horizon de placement assez court, première conclusion : s’appuyer sur les tendances actuelles de marché permet de viser un rendement potentiel plus important. « Sur une courte période, l’immobilier “industriel”, catégorie qui désigne les bâtiments de logistique et les locaux d’activité, arrive très largement en tête. Son TRI (taux de rentabilité interne) atteint 17,2 % par an, très loin devant les bureaux, qui offrent un rendement de 9,5 %, et l’or (8,1 %). “La pandémie a modifié la demande en entrepôts avec le très fort essor du e-commerce durant les périodes de confinement lié à la progression des ventes en ligne, notamment dans le secteur alimentaire, mais également lié à l’optimisation de la supply chain dans la grande distribution”, explique l’étude. » Même constat pour les épargnants souhaitant un placement pour une dizaine d’années (qui est l’horizon recommandé pour un investissement en SCPI) : « Sur la période 2010-2020, les actifs industriels (logistique, locaux d’activité) prennent encore la tête du classement, avec un taux de rentabilité interne de 9,7%. Ils devancent les commerces et les bureaux (8,1%). » Si sur le terme le plus court envisagé ici (5 ans), l’écart se creuse entre logistique et bureau, il se comble au fur et à mesure des années. En effet, vouloir profiter d’une tendance de marché peut être un levier intéressant - jusqu’à ce qu’une autre tendance vienne la supplanter. C’est pourquoi diversifier ses placements immobiliers sur plusieurs types de biens permet de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier immobilier, et de ne pas se trouver pris au piège d’un éventuel retournement de marché. Un marché est fait de cycles, suivis de contre-cycles : l’essentiel est donc d’être dans le bon tempo.  

 

20 ans : l’immobilier en haut du podium 

« Une nouvelle fois, l’immobilier, quelle que soit sa forme, s’impose sur la période de référence 2000-2020 », reprend Capital. « Jugez plutôt : 18,2% de TRI pour les commerces, 11,6% pour les bureaux, 11,4% pour les foncières, 10,6% pour le résidentiel en France, 10,5% pour la logistique, 10,1% pour les logements parisiens et enfin 9% de TRI pour les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI)... Seul l’or (8,2%) soutient à peu près la comparaison, les actions arrivant très loin derrière […] “Les crises successives de la période (éclatement de la bulle internet, crise financière globale, crise de l’Euro) ont en effet impacté négativement plus fortement les actions que les foncières qui ont tiré avantage de la résilience de leur poche immobilière”, analyse l’auteur de l’étude. » Un bilan qu’il est possible de lier à l’actualité qui a été celle de 2020 et 2021, et de la crise sanitaire. Les SCPI ont en effet délivré une performance moyenne de 4,18 %** en 2020 selon l’IEIF, et se sont placées parmi les produits d’épargne les plus résilients dans ce contexte. 

 

30 et 40 ans : panier garni pour le long terme 

Capital se penche enfin sur la période la plus longue d’investissement considérée par l’étude. « Sur la période 1990-2020, [les actions] dégagent ainsi un TRI de 9%, tout comme l’immobilier résidentiel en France. La performance des actions atteint même 12,9% par an en moyenne entre 1980 et 2020, suivies à distance respectable par les logements parisiens. Suivent les foncières cotées (9,4%) et les SCPI (9,1%), l’or étant quant à lui largement derrière sur 40 ans (3,1%), à peine au-dessus de l’inflation (2,5%). » Ce constat tendrait à montrer qu’une valeur refuge (comme l’est l’or) ne permet pas d’espérer de rendements importants. Et que l’épargnant doit accepter une prise de risque s’il souhaite que son investissement ait plus de probabilité de lui être profitable. Le temps est une valeur clé de l’épargne, et surtout, le temps long. Opter pour des placements qui s’inscrivent dans ce temps long, cela veut dire renoncer au capital garanti, à la disponibilité immédiate de l’épargne, et parfois, laisser passer les crises sans réagir. Mais au bout de l’horizon analysé ici, la rentabilité est au rendez-vous.  

L’autre leçon est aussi celle de la diversification des placements, essentielle pour l’épargnant. La logique des œufs et du panier demeure : investir dans des produits différents permet de multiplier les opportunités et de minimiser l’exposition à un risque unique. Un rappel donc que le bon sens existe aussi en épargne… 

 

Par

CHLOÉ BOYELDIEU

 

* Quel placement vous a rapporté le plus sur 5, 10, 20, 30 ou 40 ans ? Capital, 11 octobre 2021 
**Source : IEIF (centre d’études, de recherche et de prospective indépendant spécialisé en immobilier). Taux de rendement (DVM) : taux de distribution sur valeur de marché. 
 
Les tendances et résultats présentés ne constituent pas nécessairement une stratégie de performance pour l’avenir.  
Les produits commercialisés par CORUM L'Épargne sont des investissements long terme qui n’offrent aucune garantie de rendement ou de performance et présentent un risque de perte en capital et de liquidité. Les revenus ne sont pas garantis et dépendront de l’évolution du marché immobilier et financier et du cours des devises. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. 

Photographie : Luke Van Zyl / Unsplash