CORUM L'Épargne devient aussi assureur
Mi-mars 2020, 9 ans après sa création, CORUM L'Épargne a lancé son assurance vie, CORUM Life, pour commercialiser ses fonds. Une initiative qui tombe bien dans cette conjoncture monétaire et financière déprimée ! CORUM L'Épargne va donc comporter trois activités : gestion immobilière, gestion financière, et maintenant assurance vie. Avec 50 000 clients à ce jour.
« Aujourd’hui, c'est un grand jour, nous avons passé une étape, nous avons changé d’échelle, nous devenons aussi une compagnie d’assurance », annonce Frédéric Puzin, qui a fondé CORUM il y a exactement neuf ans, tout en précisant aussitôt que « nous n’avons pas été racheté par une compagnie existante ni par une banque, nous avons monté notre propre compagnie from scratch et obtenu notre agrément ACPR ». Une première, puisqu’aucune compagnie vie n’a été créée depuis longtemps. L’objectif est « de vendre nos produits, pas de vendre notre âme avec des partenaires commerciaux qui n’ont pas forcément la même vision que nous », a-t-il expliqué. Un objectif inspiré par les clients désireux d'inscrire leur investissement dans le cadre fiscal de l'assurance vie de façon à éviter la taxation très lourde des revenus fonciers et à transmettre dans de bonnes conditions cette pierre-papier source de complément de revenus notamment pour les retraités.
Cette compagnie ne proposera que les solutions CORUM, et aucune autre, en l'occurrence six fonds : les deux SCPI CORUM Origin et CORUM XL et quatre fonds obligataires high yield de capitalisation, CORUM Eco 2 (qui va être lancé), CORUM Butler Crédit Opportunités (un fonds jusque-là réservé aux institutionnels, à faible volatilité, encours de 800 M€), Smart ESG (un fonds de finance durable, par obligation réglementaire) et CORUM Butler short duration (un fonds de court terme). Quatre fonds de droit irlandais diffusés à l’international. CORUM Life ne proposera pas de fonds en euros ! Frédéric Puzin ne l'exclut pas, il réfléchit à de nouvelles idées pour étoffer cette palette de six fonds. « Il y aura d’autres choses », indique-t-il, mais uniquement des produits maison. Par contre, le fondateur de CORUM exclut les fonds en actions cotées. « Les Français ont besoin de se réconcilier avec les gens qui gèrent leur argent et personnellement je ne comprends pas comment délivrer de la performance avec ce type de fonds. L'avenir de l’épargne, c’est des produits qui génèrent de la rémunération, pas des produits qui font mieux qu’un benchmark à moins de x %». Pour lui, seuls l’immobilier et les obligations permettent de dégager un gain, donc de la confiance. « La Bourse c’est juste une lessiveuse, il n’y a aucune connexion avec l’économie réelle ».
Des souscriptions capées
La gestion pourra être standardisée avec quatre profils types d’épargnant, ou ouverte mais capée à 55% en immobilier (pour éviter d’accélérer la collecte sur les SCPI), avec un plafonnement spécifique sur CORUM Origin à 25 % (mais aucune limite de montant n’est prévue). Donc, l’épargne devra être investie à au moins 45% sur les fonds obligataires de haut rendement. «On sait comment la SCPI est vendue dans l’assurance vie, nous ne voulions pas nous inscrire là-dedans », explique Frédéric Puzin dont la crainte était que des assureurs puissent déstabiliser ses fonds par des rachats massifs. «Ce risque n’était pas acceptable ». Pour lui, la SCPI n’étant par définition pas liquide, l’épargnant doit être conscient de la prise de risque sur le capital. « Ce n’est pas une alternative aux fonds euros parce qu’il faut être capable de bloquer son argent au moins huit à dix ans ». Pour Frédéric Puzin, la SCPI en assurance vie est aujourd’hui décotée dans son rendement comme dans la valeur de parts. « Nous, dit-il, on fera payer le vrai prix, que ce soit en direct ou via l'assurance vie ».
50/50 CGP et direct
Quant à la commercialisation, la stratégie est connue : « chez CORUM, nous voulons être en contact avec le client et éviter d’empiler les intermédiaires, ce qui implique des suppléments de frais ». En l'occurrence, « mettre des fonds dans une assurance vie, pour Frédéric Puzin, ne justifie aucun frais, ce n'est que de la tuyauterie administrative et de l'informatique».
Par conséquent, « ce sera zéro frais d'entrée, zéro frais de gestion, zéro frais d’arbitrage, le groupe est suffisamment rentable pour se permettre de rendre service à ses clients » (puisque la moitié de la commercialisation se fait en direct, sans rétrocession). Pour autant, il ne prévoit pas de communiquer sur cet atout parce que « l’épargnant lambda ignore ces frais de gestion, mais il s'en rendra compte quand on annoncera les performances». Rappelons que les frais de souscription de la SCPI elle-même sont de 12%. Ceci dit, sur 10 ans, cette pierre-papier est sans doute l'un des placements les moins chers du marché en globalité de frais (12 % correspond à 1,2% sur 10 ans, et en frais de gestion les gérants prennent 0,5%, soit globalement 1,7%).
Comme actuellement, l’assurance vie de CORUM Life sera proposée en direct ou via un réseau sélectif de CGP rémunérés comme avant sur une quote-part des frais des fonds. CORUM Life va juste gérer sur le plan administratif la souscription des contrats avec l'offre maison alors qu'aujourd’hui, selon l'expression de Frédéric Puzin, «les assurances vie sont avant tout des machines à vendre des produits ». CORUM L'Epargne tient à maîtriser sa collecte car, affirme-t-il, « l'immobilier c'est une réalité économique avec des locataires qui paient des loyers mais c'est tout sauf une valeur refuge» et d’ajouter: «On aurait pu lever 2 Md€ l'année dernière sur nos SCPI, on a freiné drastiquement la collecte à 800 M€ ». Par ailleurs l’assurance vie de CORUM Life sera très accessible, avec toujours le système de plan d'abonnement sans minimum.
Enfin, CORUM Life propose, sans coût supplémentaire, une garantie plancher en cas de décès, à 100% (frais déduits) jusqu'à 65 an s, avec une décote entre 65 et 75 ans, la garantie étant de 70% du capital après cet âge.
Acheter des parts de CORUM Origin, CORUM XL & EURION est un investissement immobilier. Comme tout placement immobilier, il s’agit d’un investissement long terme avec un horizon de placement de 10 ans, dont la liquidité est limitée. Il existe un risque de perte en capital, les revenus ne sont pas garantis et dépendront de l’évolution du marché immobilier et du cours des devises. La société de gestion ne garantit pas le rachat des parts. Et comme tout placement, les performances passées ne préjugent pas des performances futures.