Plus de transparence sur les frais en assurance vie, comment réagir ?
Plus de transparence sur les frais en assurance vie, comment réagir ? Le 12 avril 2022, L’Argus de l’Assurance animait un webinaire exclusif « Produits simples et adossés à l’économie réelle : quand l’assurance vie s’adapte aux nouvelles attentes des épargnants » - avec la participation de Jérémy Barray, associé gérant de LEGALFI TRINITY, Grégory Rossi, conseiller en gestion de patrimoine chez Expertis Gestion Privée et Baptiste Bruneau, directeur commercial chez CORUM L’Épargne.
Les produits commercialisés par CORUM L'Épargne sont des investissements long terme qui n’offrent aucune garantie de rendement ou de performance et présentent un risque de perte en capital et de liquidité. Les revenus ne sont pas garantis et dépendront de l’évolution du marché immobilier et financier et du cours des devises. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Journaliste de l’Argus de l’Assurance :
Autre tendance du côté de la demande des épargnants : plus de transparence sur les frais. Comment le vivez-vous et comment vous positionnez-vous par rapport à ça ?
Grégory Rossi :
Le sujet des frais c'est un sujet à la fois simple et complexe. Je pars du principe que tout conseil, si tenté qu'il soit bon, doit être rémunéré. Quand j'ai démarré dans cette activité en 2007, une des premières phrases que j'ai entendu c'est « ce qui n'a pas de prix n'a pas de valeur ». Je trouve que ça sonne assez bien. En fait une majorité de cabinets comme les nôtres fonctionne sur un modèle qui peut être hybride entre honoraires et rétrocessions de commissions. Ces frais vont avoir une incidence sur la performance in fine des clients mais si cette performance est honorable je vois pas en quoi on devrait rougir de percevoir des frais. Je donne souvent cet exemple : celui qui s'achète une voiture de sport sait nécessairement qu’il va avoir plus de frais d'entretien, qu’il va consommer plus d'essence mais qu’il va aussi en tirer plus de performance ainsi qu’une satisfaction personnelle. Pour le dire autrement, moi je n'ai pas de difficulté à payer des frais si la performance est au rendez-vous. La contrepartie d'une absence de frais, ce serait de se rémunérer exclusivement par honoraires, il y a des cabinets qui fonctionnent comme cela aujourd'hui. Le problème c'est que l’on écarte toute une tranche de la population qui n'a pas les moyens de s'offrir ces conseils et ce n’est peut-être pas dans l'intérêt du grand public. J'ajouterai qu'il y a l’accès à de nombreuses informations sur internet qui fait que les plus débrouillards vont effectivement trouver ce dont ils ont besoin gratuitement. Néanmoins, ça ne remplacera jamais la relation de proximité que nous pouvons entretenir avec nos clients parce que nous les connaissons très bien et nous les accompagnons depuis des années. Face à un écran c’est un peu différent mais il y a un marché qui est assez vaste et il y a de la place pour tout le monde.
Jérémy Barray :
Ce qui est sûr c'est qu'il y a une pression du marché de toute façon vers la disparition des frais d'entrée notamment. Il y a des contrats qui proposent des contrats sans frais. Certains de mes confrères disent 0 frais alors 0 conseil. Ce n’est pas tout à fait vrai non plus. De mon côté, sur les frais d'entrée, c'est un débat qu’on peut avoir mais je pense qu'il vaut mieux privilégier les honoraires. Il faut trouver le bon modèle pour rester accessible à une autre catégorie de clients. La pédagogie est très importante. C’est pourquoi je devance systématiquement cette question parce que je sais qu'elle est dans un coin de la tête de mes clients et c'est normal. J’explique notre modèle économique. C'est aussi pour cela que notre profession doit être vigilante par rapport à sa clientèle pour ne pas faire des promesses qu'elle ne peut pas tenir. Si on promet un suivi personnalisé pour 1000 euros, quand on connaît notre modèle économique, il est impossible de tenir les promesses d'un conseil personnalisé. En revanche, lorsqu’on a une clientèle qui nous fait confiance sur des montants plus importants, j'explique la répartition de la marge sur les frais de gestion notamment, ce qui est conservé par l'assureur et ce qui est conservé par le cabinet, de façon à pouvoir assurer le suivi et le conseil.
Baptiste Bruneau :
Notre approche est un peu différente de ce que proposent les autres assureurs du marché. En effet, chez CORUM Life (le contrat d’assurance vie du groupe CORUM), vous retrouvez en exclusivité les produits du groupe CORUM. Nous avons décidé d'offrir l’enveloppe fiscale de l’assurance vie avec la plus grande transparence à tous nos épargnants. Ainsi, la performance perçue sur le contrat d’assurance vie sera égale à la performance des supports nette de frais de souscription et de gestion. En effet, qu’un épargnant investisse directement dans nos produits ou par l'intermédiaire de CORUM Life, les performances potentielles qu’il percevra et les frais d’investissement et de gestion qu’il paiera seront identiques puisque l’assureur ne prélève aucuns frais sur le contrat. Notre objectif est de dire : voilà ça ne vous coûte pas plus cher de souscrire à ces fonds via l'assurance vie CORUM Life, ses avantages en plus. A la différence, une compagnie d’assurance vie classique va prendre en moyenne 1 % de frais de gestion sur le contrat.
photographie : Anthony Tran