Le risque de change dans les ETF

Pour résumer

  • Les ETF ou trackers sont des fonds d'investissement qui répliquent certains indices, par exemple boursiers ou obligataires.
  • Les ETF constituent une excellente manière de diversifier son portefeuille et de limiter par là le risque de marché.
  • Dès lors qu'ils contiennent des actifs en devises étrangères, les ETF sont soumis au risque de change.
  • Le risque de change provient de la fluctuation des taux.
  • Pour un investissement sur le long terme, le risque tend à s'atténuer (même s’il n’est jamais nul) ; à l'inverse, pour un investissement à court terme, il est beaucoup plus élevé.

Dans cet article, vous découvrirez ce qu'est un ETF et quels sont les différents types de trackers. Vous en apprendrez plus sur le risque de change et sur les méthodes permettant de s'en protéger. Vous pourrez ainsi prendre des décisions éclairées pour vos investissements.

Les ETF ont connu un succès croissant ces dernières années. Pour autant, ces fonds indiciels émis par des sociétés de gestion ne sont pas sans risques. Lorsqu'on choisit d'investir sur des trackers ou ETF hors zone euro, il convient en particulier de prendre en compte le risque lié au change. Il s'agit là d'un des inconvénients de ce support, qui comporte par ailleurs d'indéniables avantages.

>Découvrez tous les risques des ETF.

 

Qu'est-ce qu'un ETF ?

Pour comprendre les risques qui peuvent être liés à l'investissement en ETF, et plus particulièrement le risque de change, il convient de revenir sur la définition de ces fonds indiciels. C’est en comprenant leur fonctionnement que l’on identifie les risques spécifiques et que l’on peut développer des stratégies pour s'en prémunir.

Les ETF sont des fonds qui suivent des indices boursiers, que ce soit à la hausse ou à la baisse. L'une des particularités de ce support, dont le fonctionnement rappelle celui des actions, est d'être coté en continu : il est donc possible d'acheter des ETF n'importe quand dans la journée. Pour acheter un ETF, on procède comme pour une action, en passant un ordre boursier auprès de son intermédiaire financier. La différence relève de la constitution de l'ETF, celui-ci permettant d'investir dans plusieurs grandes entreprises et, le plus souvent, dans plusieurs zones géographiques via un seul achat. Autrement dit, les ETF octroient une diversification instantanée.

L'investisseur a le choix entre plusieurs sortes d'ETF. Afin de bien comprendre les risques de marché associés aux trackers, il convient de savoir les différencier. Les plus courants sont les ETF suivant les indices de marché, mais on trouve aussi des ETF s'appuyant sur les indices de stratégie ou des ETF à effet de levier.

Les investisseurs ont le plus souvent en portefeuille des trackers qui répliquent les performances d'un indice boursier, comme le SP500, le CAC40 ou le Nasdaq. Un seul support et un seul ordre permettent l'investissement sur l'ensemble de l'indice, ce qui constitue un excellent moyen de diversifier son portefeuille. Outre les indices actions, notez qu’il est tout à fait possible de choisir des indices portant sur les obligations ou des indices sectoriels.

 

ETF : avantages et risques

La plupart des ETF se prêtent à un investissement sur le long terme. Un seul ETF bien choisi peut alors suffire et se révéler d'une grande efficacité (même si les performances passées ne présagent jamais de plus-values futures). L'ETF MSCI World, par exemple, permet l'investissement dans les plus importantes entreprises au niveau mondial. Grâce à ce tracker, le portefeuille de l'investisseur mise sur les résultats de 1500 entreprises, même s’il ne contient qu’une seule part de tracker.

Avantages des ETF

Comme vu précédemment, un ETF est un excellent instrument de diversification et donc de gestion du risque.

De plus, l'ETF est aussi un support très souple : il est possible de revendre ses parts à tout moment, durant les heures d'ouverture des marchés, ce qui offre une très bonne réactivité face au marché, en permettant d’entrer ou de sortir de ses positions rapidement.

Risques associés aux ETF

Les bourses mondiales fluctuent. On parle à ce propos de volatilité. Or, les trackers ne sont pas épargnés par les fluctuations des cours, ce qui constitue ce qu'on appelle le risque de marché.

Mais il existe aussi un risque de change. Cela concerne les ETF exposés aux devises étrangères, c’est-à-dire hors zone euro. En effet, tous les ETF ne sont pas forcément en euros, à moins de choisir exclusivement des ETF européens, comme le MSCI Europe ou le FTSE Developed Europe.

De nombreux ETF sont en dollars ou dans d'autres devises étrangères. Dans ce contexte, l'ETF que les investisseurs ont dans leur portefeuille peut se trouver affecté par les taux de change et leurs variations. Pensez-y : le taux de change des devises a un impact non négligeable sur la valeur des parts composant un ETF.

 

Comment savoir si on investit dans un ETF soumis au risque de change ?

Dès que l'investisseur choisit un ETF comprenant des titres sous-jacents en dehors de la zone euro, cela signifie qu’il a dans son portefeuille des actifs cotés en devises étrangères. Il en découle un risque de change.

Par exemple, l'ETF MSCI World évoqué ci-dessus comprend plus de 50 % de parts en dollars, mais il contient aussi d'autres devises, comme le dollar canadien, l'Euro, le Yen, le Franc suisse, la couronne danoise, le dollar australien, le dollar de Singapour, etc.

Lorsqu’il investit, l’épargnant français investit des euros. Or, la devise européenne peut se déprécier ou s'apprécier par rapport à la devise (ou aux devises) de l'ETF. C'est ce que l'on appelle le risque de change, à bien différencier du risque de marché auquel les ETF sont également soumis.

 

Quelle est la devise d'un ETF ?

La devis d’un ETF est généralement celle de l'indice qui est répliqué. Par exemple, l'ETF Vanguard S&P 500 UCITS reproduit l'indice Standard & Poor's et sa devise est le dollar américain. Dans ce cas précis, l'investisseur qui détient un ETF Vanguard S&P 500 UCITS subit des pertes lorsque l'euro monte par rapport au dollar et la performance de l'ETF semble moins bonne. À l’inverse, son portefeuille se valorise lorsque le dollar augmente par rapport à l'euro.

Globalement, la devise de l’ETF est stipulée dans la fiche technique du tracker.

 

Peut-on se protéger contre le risque de change lié aux ETF ?

Il faut savoir que les entreprises qui composent les ETF par le biais des indices boursiers développent généralement des stratégies pour se protéger contre le risque de change. Ces dernières contrebalancent notamment les fluctuations des taux de change à l'aide de contrats à terme ou de produits dérivés.

De plus, sachez aussi que les grandes entreprises cotées en bourse et opérant à l'international, comme par exemple Microsoft ou Apple, vendent leurs produits dans le monde entier. Ces dernières génèrent donc des bénéfices dans différentes devises, ce qui tend à lisser l'effet de change. Par voie de conséquence, la valeur des grandes entreprises internationales s'apprécie dans une multitude de devises (100 pour Apple), ce qui réduit le risque de change.

Par ailleurs, un tracker indiciel comme l'ETF MCSI World est certes majoritairement exprimé en dollars, mais il contient aussi, comme nous l'avons vu ci-dessus, de nombreuses autres devises étrangères. La composition de l'ETF choisi est donc très importante… Lorsque plusieurs devises cohabitent, cela permet en partie de se protéger contre le risque de change. C'est pourquoi il est important de bien sélectionner ses ETF.

Enfin, même si risque de change est réel, rappelons que celui-ci a un impact limité sur la performance de l’ETF, en particulier sur le long terme.

L'investisseur peut néanmoins agir pour limiter le risque de change lié à ses ETF. La technique consiste d’abord à diversifier son investissement : plusieurs marchés, différentes devises, plusieurs classes d'actifs… De plus, comme les variations des taux de change ont tendance à s'annuler sur le long terme, il est toujours préférable de privilégier un investissement sur la durée pour limiter le risque de change.

Enfin, l'investisseur français peut aussi opter pour une part plus importante d'entreprises situées dans la zone euro, en misant par exemple sur un ETF MSCI Europe. L'Euro Stoxx 600 constitue quant à lui un autre choix répondant à cet objectif de gestion du risque de change.

 

Des ETF couverts contre le risque de change ?

Les fluctuations de taux entre les devises peuvent entraîner des performances différentes entre le même ETF investi en euros et en dollars américains, en particulier lors d'investissements à court terme. Entre 2005 et 2009, par exemple, la différence était de 10 % concernant les performances du S&P 500. Cette situation reste marginale. Néanmoins, il existe des ETF couverts (ou hedgés) permettant une meilleure gestion du risque de change.

De quoi s'agit-il ? D'une méthode de sécurisation du portefeuille de l'investisseur en ETF par le biais de produits dérivés. Pour la sécurisation, on utilise aussi des contrats de gré à gré, des contrats à terme ou des options sur devises. Toutefois, il faut savoir que la mise en place d’un tel processus de sécurisation est liée à des frais additionnels, ce qui aussi réduit la performance du fonds et les bénéfices.

Il convient donc de bien peser le pour et le contre de ce type de solutions, qui ne sont généralement valables que pour des investissements à court terme.

De manière générale, pour des investissements sur le long terme dans des ETF, le risque de change reste assez négligeable. De plus, différentes stratégies permettent de le limiter. Souvenez-vous toutefois que les ETF restent des supports soumis aux fluctuations des bourses et donc au risque du marché. S’ils constituent une bonne option de diversification et donc de gestion du risque, leurs performances ne sont jamais garanties.

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