Le marché obligataire désigne le marché financier sur lequel les entreprises et les états peuvent emprunter de l’argent au travers d’actifs correspondant à des titres de dettes : les « obligations ».
Afin de répondre à un besoin de financement pour des projets de développement ou pour accroître leur trésorerie, les entreprises peuvent souscrire à un emprunt auprès de leur banque. Elles peuvent aussi directement se rapprocher d’investisseurs en émettant une obligation. Cette solution, souple et rapide, offre une alternative permettant aux entreprises ou états de diversifier leurs sources de financement. En France, une multitude de grandes entreprises se financent grâce au marché obligataire (ou de crédit). On note par exemple Renault, SFR/Altice, Foncia, Picard dans la liste des émetteurs français.
Le marché obligataire, régulé par l’AMF (Autorités des marchés financiers), constitue donc le lieu où les investisseurs achètent et revendent ces obligations (ou titres), à des tarifs habituellement définis en milliers ou dizaine de milliers d’euros. Entre l’émission du titre et sa date de remboursement, le prix de l’obligation peut également varier, majoritairement, en fonction de l’évolution des taux d’intérêt et des cycles propres aux différents secteurs d’activité.
Les obligations disponibles sur ce marché se distinguent notamment par la diversité de leurs caractéristiques : la durée de remboursement des emprunts obligataires, le type des taux ou encore le niveau de risque.
Le marché obligataire est divisé en deux catégories d’actifs complémentaires : le marché primaire (du « neuf ») sur lequel les entreprises ou les états proposent leurs obligations et obtiennent leur financement et le marché secondaire (de « l’occasion ») qui permet aux investisseurs d’échanger ces obligations (achat et vente de titres).
Le marché obligataire primaire : Le marché primaire représente le marché où les obligations sont proposées par les entreprises ou les états pour la première fois. Cette catégorie d’actifs est réservée aux investisseurs professionnels et propose des obligations « neuves », à des prix avantageux car non encore influencés par la loi de l’offre et la demande.
Le marché obligataire secondaire : Le marché secondaire représente le marché où des obligations déjà émises sont «échangées » (achetées et revendues). Les prix de ces obligations « d’occasion » sont donc indexés sur la demande. Les vendeurs et nouveaux investisseurs se rapprochent de « teneurs » de marché qui définissent le prix en cours de l’obligation. Le vendeur peut ensuite retenir l’offre la plus intéressante parmi les investisseurs intéressés par l’obligation.
Les obligations sont notées en fonction du niveau de risque de crédit qui leur est associé par des agences de notation indépendantes (Standard & Poors, Fitch, Moody’s…). Cette notation est comprise entre AAA et C, de la moins risquée à la plus risquée, en fonction de la capacité de l’entreprise ou de l’état à rembourser son emprunt et de la qualité de ses finances. Le marché obligataire est divisé en deux catégories de risques de crédit :
La marché des obligations « Investment grade » : Cette catégorie rassemble les obligations, notées entre AAA et BBB-, dont le risque de crédit sera le plus faible, mais avec des rendements potentiels plus bas. Cette catégorie regroupe notamment les obligations émises par les états. Ce type d’emprunts obligataires peut même parfois être considéré comme sans risque.
Le marché des obligations à haut rendement (ou « High Yield ») : Cette catégorie rassemble les obligations, notées entre BB+ à CCC-, sur laquelle le groupe CORUM se positionne et qui, en contrepartie d'un risque plus élevé, offrira potentiellement de meilleures perspectives de rendement. Cette catégorie d’obligations a rencontré un grand succès auprès des entreprises et des investisseurs depuis la création du marché européen des obligations à haut rendement à la fin des années 90. Ce marché, qui représentait 10 milliards d’euros en 2000, puis 110 milliards en 2010, a vu sa croissance multipliée par quatre au cours de la dernière décennie. Ces financements d'entreprises sont en effet aujourd'hui estimés à 465 milliards d’euros.
La gestion du risque dans la constitution d’un portefeuille de titres de crédit s’avère donc primordiale. Les emprunts obligataires sélectionnés sur le marché doivent donc être diversifiés par le type de taux, par leur durée, par leur provenance géographique ou leur secteur d’activité.
Cette diversification est notamment importante pour amortir le cas où une entreprise ou un état ne serait pas en mesure de rembourser le capital ou les intérêts dans le cadre de leurs emprunts obligataires. De manière générale, le marché obligataire offre néanmoins une liquidité supérieure à de nombreux placements, comme l’immobilier, ou une volatilité théoriquement inférieure aux actions disponibles en bourse. Des instruments financiers permettent également de réduire le risque associé à ces titres émis sur le marché obligataire.
Le travail des gérants de fonds de crédit consiste donc à procéder à analyse précise de l’entreprise ou de l’état (ou émetteurs) avant d’investir dans leurs obligations : taille (PME ou grande entreprise), information sur les finances, résultats, capacité à rembourser la dette ou le capital au terme de l’obligation, précédentes émissions obligataires, intérêts des obligations émises, transparence sur les enjeux de responsabilité, stratégies et produits proposés…
Les fonds obligataires n’offrent aucune garantie de rendement ni de performance et présentent un risque de perte en capital. La valeur des placements et les rendements qu’ils génèrent peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse. Les investissements constituant leur patrimoine sont soumis au risque de marché, de défaut et, potentiellement, au risque de change. Nous attirons votre attention sur le fait que les performances passées ne constituent pas un indicateur fiable des performances futures.