Comme le suggère son nom, l’objectif premier du plan d’épargne retraite (PER) est d’offrir aux épargnants un outil d’épargne pour préparer leur retraite. Cependant, et même s’il cumule de nombreux avantages, comme tout produit financier, le PER s’accompagne aussi de quelques inconvénients. Pour vous permettre d’en prendre conscience et de faire un choix éclairé, voici un tour d’horizon des principales limites du PER.
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PER : une épargne bloquée jusqu’à la retraite
Le principe d’indisponibilité de l’épargne
L’un des éléments caractéristiques du PER est le verrouillage de l’épargne jusqu’à la retraite. Concrètement, cela signifie que, lorsqu’une somme est versée sur un PER, elle ne peut, en principe, être récupérée qu’à la fin de votre carrière professionnelle. En effet, ce dispositif a été conçu pour inciter à la construction d’une épargne sur le long terme, pour offrir à l’épargnant une certaine sécurité de revenu lors de sa cessation d’activité.
Les exceptions et les déblocages anticipés dans certaines situations
Sachez néanmoins qu’il existe des situations exceptionnelles, permettant de contourner ce principe d’indisponibilité. En effet, dans certains cas de figure, des déblocages anticipés sont autorisés. Tel est le cas de :
l’achat de votre résidence principale (pour le PER individuel et le PER d’entreprise collectif, mais pas pour le PER d’entreprise obligatoire) ;
l’expiration des droits aux allocations chômage ;
l’invalidité touchant l’épargnant, son conjoint ou ses enfants ;
le décès du conjoint ou du partenaire de PACS ;
une liquidation judiciaire ;
une situation de surendettement.
Sachez toutefois que chaque déblocage anticipé est soumis à des conditions particulières et que ces derniers peuvent avoir des conséquences fiscales.
Les conséquences du blocage des fonds en cas de besoin d’argent urgent
L’indisponibilité de l’épargne du PER peut parfois être assez handicapante. En effet, si l’épargnant se retrouve dans une situation où il a un besoin urgent d’argent, mais qui n’entre pas dans l’une des exceptions citées précédemment, cela peut devenir un véritable blocage. Dans ce cas, cela peut particulièrement complexifier la gestion des dépenses imprévues. Autrement dit, il s’agit d’un sérieux point à considérer avant de se lancer dans ce type d’épargne, surtout si vous n’êtes pas sûrs d’avoir suffisamment de liquidités disponibles à court ou moyen terme. Pour ce type de besoin, un contrat d’assurance vie peut être plus indiqué par exemple.
La fiscalité à la sortie du PER
Le PER est souvent vanté pour ses avantages fiscaux à l’entrée. En effet, les sommes versées sur ce support sont déductibles de l’impôt sur le revenu. Cependant, la fiscalité à la sortie peut quant à elle se révéler beaucoup moins séduisante. Il s’agit même de l’un des principaux inconvénients de ce placement.
La fiscalité dans le cas d’une sortie en capital
Lorsque l’épargnant décide de récupérer son épargne sous forme de capital à sa retraite, les sommes obtenues n’échappent pas à la fiscalité si les versements ont été déduits de son montant imposable.
Le capital versé sur le PER (hors plus-values réalisées) est soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Notez toutefois qu’il est possible d’étaler cette imposition sur quatre années, pour réduire l’impact fiscal de cette opération ;
Les intérêts et plus-values accumulées, quant à eux, sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) à 30 %. L’épargnant peut également choisir de les imposer au barème progressif de l’impôt sur le revenu si cela s’avère plus avantageux pour lui.
Cette fiscalité à la sortie peut considérablement amoindrir le rendement net de l’épargne du PER, notamment pour les contribuables se trouvant dans des tranches d’imposition élevées. Il est également possible de ne pas déduire vos versements de votre revenu pour ne pas avoir une imposition aussi lourde à la sortie.
La fiscalité de la sortie du PER en rente viagère
Si l’épargnant opte pour une sortie sous forme de rente viagère, la fiscalité est différente :
la rente viagère est imposable à l’impôt sur le revenu, après application d’un abattement en fonction de l’âge du bénéficiaire lors de la mise en place de la rente ;
des prélèvements sociaux sont également dus sur une partie de la rente.
Là encore, cette double imposition peut considérablement réduire le montant net perçu par l’épargnant.
Le PER, un produit moins avantageux pour certains contribuables
Rappelons-le : l’attrait principal du PER réside dans sa fiscalité intéressante à l’entrée, c’est-à-dire la possibilité de déduire les sommes versées du revenu imposable. Pour les contribuables dont le taux marginal d’imposition (TMI) est élevé, cette déductibilité offre un avantage fiscal considérable. En revanche, pour ceux qui se situent dans les premières tranches d’imposition, ou qui sont non imposables, l’intérêt fiscal est amoindri.
Pour illustrer ce point, prenons l’exemple d’un contribuable se situant dans une tranche d’imposition à 11 %. S’il verse 1000 euros sur son PER, il n’économise que 110 euros d’impôt sur le revenu grâce à la déductibilité. À l’inverse, un contribuable dans une tranche à 30 % économisera, pour la même somme versée, 300 euros (soit trois fois plus). Autrement dit, les personnes ayant un TMI plus élevé bénéficient d’une réduction fiscale bien supérieure.
Le PER, une enveloppe unique avec des compartiments spécifiques
Le PER est un produit d’épargne présenté sous la forme d’une enveloppe unique, subdivisée en plusieurs compartiments. Toutefois, si cette structuration présente des avantages, elle soulève également des interrogations et de réels inconvénients pour l’épargnant.
La notion d’enveloppe unique du PER
La principale caractéristique du PER est sa structuration en tant qu’enveloppe unique. Cela signifie que, bien que subdivisé en différents compartiments, le PER est considéré comme un seul produit d’épargne retraite du point de vue réglementaire. En d’autres termes, cette enveloppe englobe l’ensemble des versements et des droits de l’épargnant, qu’ils proviennent de cotisations personnelles, d’abondements de l’entreprise ou de transferts depuis d’anciens dispositifs.
Les trois compartiments du PER et leurs règles spécifiques
Au sein de cette enveloppe unique, le PER se divise en trois compartiments distincts, chacun avec ses propres spécificités.
Le compartiment individuel : ce compartiment est accessible à tous, quels que soient le statut professionnel et la situation de l’épargnant. Il accueille les versements volontaires, mais aussi les droits transférés depuis d’autres plans d’épargne retraite individuels.
Le compartiment collectif : destiné principalement aux salariés, il est mis en place par l’employeur. Les cotisations salariales comme les primes de participation et d’intéressement, les versements de l’entreprise (abondements) y sont centralisés de même que les transferts depuis les anciens produits collectifs comme le Perco.
Le compartiment obligatoire ou catégoriel : ce compartiment est dédié à certaines catégories professionnelles, en fonction des accords de branche ou d’entreprise. Il peut, par exemple, s’agir de cadres ou de professions libérales. Les cotisations obligatoires et le capital issu d’un ancien produit obligatoire comme l’article 83 s’y retrouvent.
Les avantages et les inconvénients de cette structuration pour l’épargnant
L’enveloppe unique du PER offre une vision consolidée et simplifiée de l’épargne retraite, ce qui présente quelques avantages :
une plus grande simplification administrative ;
des transferts possibles entre les différents compartiments du PER ;
une vision globale de l’épargne retraite, pour que chaque personne puisse mieux gérer sa planification financière au jour de sa cessation d’activité.
Néanmoins, cette structuration implique aussi quelques inconvénients :
une complexité inhérente à la gestion de plusieurs compartiments, avec des règles propres à chacun d’eux ;
un risque de confusion pour l’épargnant, devant jongler avec les spécificités de chaque compartiment ;
une plus grande difficulté à arbitrer les fonds entre les différentes cases, pour optimiser au mieux sa stratégie d’épargne.
Ce mode de fonctionnement entraîne donc une réelle complexité sous-jacente. Pour tirer le meilleur parti de ce produit et éviter les écueils, l’épargnant doit donc être bien informé.
Malgré les points cités précédemment, le PER reste un outil intéressant pour préparer sa retraite. Cependant, il présente bel et bien des particularités et des contraintes, pouvant ne pas correspondre à tous les profils. Avant de vous engager, pesez bien les avantages et les désagréments, selon votre propre situation.
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