Les inconvénients et les risques du PER

Comprendre pour mieux épargner

Pour résumer :

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) est souvent présenté comme une solution idéale pour préparer sa retraite. Mais derrière ses avantages, il cache aussi certaines limites, à connaître pour éviter les mauvaises surprises. Voici les principaux inconvénients à garder en tête :

  • Une fiscalité complexe : Bien que les versements du PER soient déductibles, la sortie en capital ou en rente est taxée.
  • Des fonds bloqués jusqu’à la retraite : Sauf cas exceptionnels, vous ne pourrez pas récupérer votre épargne avant l’âge de départ à la retraite.
  • Des frais : Le PER supporte des frais d’entrée, de gestion, ou d’arbitrage, qui peuvent réduire vos rendements.
  • Des risques liés aux supports d’investissement du PER : Les unités de compte exposent à la volatilité des marchés, tandis que les fonds en euros offrent des rendements PLUS limités.
  • Une transmission limitée : Contrairement à l’assurance vie, le PER est moins flexible pour organiser sa succession.

Une analyse approfondie s’impose pour faire un choix vraiment adapté à vos besoins. De même, le recours à l’aide d’un professionnel est vivement recommandé.

Le Plan d'Épargne Retraite (PER) s’impose aujourd’hui comme un outil privilégié pour préparer sa retraite. Conçu pour répondre à des objectifs d’épargne à long terme, il séduit par ses avantages fiscaux lors des versements et ses possibilités de gestion personnalisée. Cependant, il est essentiel de ne pas négliger ses inconvénients.

 

Les contraintes liées à la fiscalité du PER

La fiscalité du PER est souvent perçue comme un atout majeur, notamment grâce aux avantages fiscaux liés aux versements. Cependant, une analyse approfondie révèle que cet aspect peut aussi devenir une contrainte importante en fonction de votre situation au moment de la sortie du capital ou de la mise en place d’une rente.

La déduction fiscale du PER : un faux avantage ?

L’un des principaux avantages du Plan d'Épargne Retraite réside dans la possibilité de déduire vos versements de votre revenu imposable. Cela peut permettre de réduire votre impôt sur le revenu, ce qui est très intéressant, particulièrement si vous êtes dans une tranche d’imposition élevée. Mais cet avantage immédiat peut se transformer en inconvénient au moment de la sortie...

En effet, si vous avez profité de cet avantage fiscal à l’entrée du PER, lorsque vous récupérez votre épargne sous forme de capital ou de rente, les montants perçus sont soumis à la fiscalité. Les revenus sont intégrés à votre impôt sur le revenu, ce qui peut augmenter votre charge fiscale, d’autant plus si vos revenus à la retraite restent élevés.

Cet avantage fiscal à l’entrée du PER n’est donc réellement avantageux que lorsque le taux d’imposition de l’épargnant est plus élevé au moment des versements qu’au moment de la sortie du plan.

Comparaison avec l’assurance vie

Contrairement au PER, l’assurance vie ne propose pas d’avantages fiscaux à l’entrée. En revanche, sa fiscalité est souvent plus avantageuse à la sortie. Les gains réalisés après 8 ans bénéficient d’un abattement fiscal significatif et d’un taux de prélèvement forfaitaire réduit, ce qui n’est pas le cas pour le PER.

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Le PER et le blocage des fonds jusqu’à la retraite

Le Plan d’Épargne Retraite est conçu pour atteindre des objectifs précis : constituer une épargne à long terme en vue de la retraite. Si cette approche structurée peut être perçue comme un avantage, elle présente aussi une limite majeure : les fonds versés sont en grande partie indisponibles jusqu’au départ à la retraite, ce qui peut poser problème en cas de besoins imprévus.

Le manque de flexibilité du PER pour les besoins de liquidité

Lorsque vous effectuez des versements sur un PER, n’oubliez pas que ceux-ci sont normalement bloqués jusqu’à la retraite, sauf face à certains cas spécifiques définis par la loi, tels que :

  • L’achat de votre résidence principale.
  • Une situation d’invalidité.
  • Le décès du conjoint.
  • La fin des droits à l’assurance chômage.

Hors de ces exceptions, il n’est pas possible de récupérer votre capital, ce qui peut devenir un frein en cas de besoins urgents de fonds. Indéniablement, ce manque de flexibilité est un inconvénient important, surtout si vous rencontrez des imprévus financiers.

Une différence majeure avec l’assurance vie

En comparaison, l’assurance vie offre une plus grande souplesse. Avec ce produit, vous pouvez effectuer des rachats partiels à tout moment, que ce soit pour financer un projet, pallier une dépense imprévue ou simplement compléter vos revenus. Cela fait donc de l’assurance vie un produit d’investissement plus adapté aux épargnants qui souhaitent conserver une certaine liberté dans la gestion de leur épargne.

Le PER, quant à lui, se distingue par une approche centrée sur la retraite. Cette caractéristique peut donc être un avantage pour les épargnants recherchant une épargne totalement dédiée à cet objectif.

>Découvrez tout sur l'imposition du capital à la sortie du PER.

 

Les frais associés au PER

Comme tout produit d’investissement, le PER s’accompagne de frais, qui peuvent impacter sa rentabilité sur le long terme. Or, bien que certains frais soient inévitables pour assurer la gestion du contrat, leur niveau et leur variété peuvent devenir, dans certains cas, un véritable frein à la performance du PER. Il est donc essentiel de bien comprendre ces frais avant de souscrire et de comparer les offres de PER disponibles sur le marché.

Les principaux frais du PER

Un PER peut inclure plusieurs types de frais :

  • Les frais d’entrée ou sur versements : Ces frais sont prélevés au moment où vous effectuez vos versements. Ils peuvent varier entre 0 % et 5 % selon l’établissement. Plus ces frais sont élevés et plus cela réduit le montant réellement investi sur le PER.
  • Les frais de gestion : Ces frais sont appliqués chaque année sur le capital accumulé. Ils couvrent les coûts liés à la gestion de l’épargne. Ces frais peuvent atteindre 1 à 2 % par an, ce qui peut encore éroder vos gains, notamment sur les supports en unités de compte.
  • Les frais d’arbitrage : Si vous souhaitez modifier la répartition de votre placement entre différents supports (fonds en euros ou unités de compte), des frais peuvent être facturés.
  • Les frais de sortie : Bien que plus rares, certains contrats de PER peuvent inclure des frais lors de la récupération de votre épargne sous forme de capital ou de rente.

Ces frais, bien qu’invisibles au premier abord, peuvent avoir un impact significatif sur la performance globale de votre investissement dans le PER.

L’impact à long terme sur votre épargne

Les frais d’un PER peuvent sembler faibles lorsqu’ils sont exprimés en pourcentage. Toutefois, ils s’accumulent au fil du temps, surtout pour un produit destiné à un horizon de plusieurs décennies, tel que le PER. En effet, ces frais affectent non seulement le capital initial du PER, mais aussi les intérêts que ce capital aurait générés. Cela réduit donc l’effet de capitalisation, un mécanisme pourtant essentiel pour maximiser les rendements d’un placement à long terme.

Comparer les frais pour choisir un PER adapté

Les frais associés à un PER varient considérablement d’un établissement à l’autre. Certains plans privilégient des frais d’entrée faibles, tandis que d’autres misent plutôt sur des frais de gestion réduits pour maximiser le rendement à long terme.

Dans tous les cas, et pour maximiser les rendements futurs, il est primordial de comparer les offres de PER entre elles avant de souscrire. Il est recommandé de ne pas se vocaliser uniquement sur les frais d’entrée, mais de tenir compte aussi des autres frais et du potentiel de rendement. Néanmoins, souvenez-vous que les performances passées ne présagent pas des performances futures.

>Découvrez tous nos conseils pour les contribuables faiblement imposés souhaitant souscrire au PER.

 

Les risques liés aux supports d’investissement

Le Plan d’Épargne Retraite offre une large palette de supports d’investissement, allant des fonds sécurisés en euros aux unités de compte, qui permettent de diversifier ce placement. Or, bien que cette variété représente un atout en termes de gestion, elle peut également exposer l’épargnant à certains risques.

La volatilité des unités de compte

Les unités de compte sont des supports d’investissement adossés à des actifs variés, tels que des actions, des obligations ou des fonds immobiliers. Si ces dernières offrent un potentiel de rendement supérieur à celui des fonds en euros, elles sont aussi soumises à la volatilité des marchés financiers. Autrement dit, le potentiel de rendement est plus important, mais le risque de perte en capital est aussi plus grand.

Contrairement aux fonds en euros, ces supports n’offrent aucune garantie en capital, ce qui signifie que vous pouvez aussi récupérer moins que vos versements initiaux.

Pour les épargnants proches de la retraite, cette volatilité peut être particulièrement problématique, car ils disposent de moins de temps pour compenser d’éventuelles pertes. Une gestion responsable consiste donc à adapter la répartition de vos investissements en fonction de votre âge et de votre tolérance au risque.

Le rendement limité des fonds en euros

Les fonds en euros, bien qu’ils garantissent le capital, présentent un autre type d’inconvénient : celui d’un rendement insuffisant pour répondre à vos objectifs d’épargne. En effet, ces supports, prisés pour leur sécurité, ont vu leurs taux de rémunération diminuer progressivement au fil des années.

Par exemple, un PER offrant un rendement annuel de 1,5 % sur les fonds en euros pourra peiner à couvrir les frais de gestion et l’impact de l’inflation, ce qui réduira le pouvoir d’achat de l’épargne au moment de la retraite.

L’importance d’une allocation adaptée

Face à ces risques, il est crucial de bien choisir la répartition de vos investissements. Le PER peut parfaitement combiner fonds en euros pour sécuriser une partie du capital et unités de compte pour chercher un rendement supérieur. Cette diversification permet de limiter l’exposition à un seul type de risque.

De même, une bonne pratique consiste à revoir régulièrement votre allocation en fonction de l’évolution de vos objectifs et des conditions du marché.

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Les limites du PER pour la transmission de patrimoine

Enfin, le PER, bien qu’efficace pour préparer sa retraite, présente certaines limites lorsqu’il s’agit de transmettre son capital. Si son fonctionnement repose sur des objectifs à long terme et des avantages fiscaux, il est moins flexible que d’autres produits comme l’assurance vie en matière de transmission.

Une fiscalité parfois défavorable

Lorsqu’un épargnant décède, les sommes présentes sur son PER sont soumises à une fiscalité spécifique, qui peut se révéler moins avantageuse que celle de l’assurance vie.

Prenons un exemple : un épargnant ayant accumulé 200 000 euros sur un PER pourrait voir son héritage largement réduit par les droits de succession, surtout si les bénéficiaires sont éloignés (neveux, nièces, etc.). À l’inverse, le contrat d’assurance vie permet de bénéficier d’un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire pour les primes versées avant 70 ans, offrant une plus grande optimisation fiscale, souvent plus adaptées à la transmission de patrimoine.

Des options successorales moins flexibles

Le PER offre aussi moins de liberté pour désigner les bénéficiaires ou organiser la transmission de son patrimoine de manière personnalisée. Alors que l’assurance vie permet une rédaction précise de la clause bénéficiaire (avec des possibilités de démembrement ou de modulation des montants), le PER est souvent plus rigide.

De plus, la sortie en rente viagère peut poser problème dans une optique de transmission, car les rentes cessent automatiquement au décès du titulaire, sauf si une rente réversible a été prévue (ce qui réduit, en contrepartie, le montant initial perçu). Cela peut donc limiter l’intérêt du PER pour les personnes souhaitant laisser un capital conséquent à leurs héritiers.

Le Plan d’Épargne Retraite (PER), bien qu’attractif pour préparer sa retraite, doit être choisi avec discernement. Ses avantages, comme les déductions fiscales lors des versements et la diversité des supports d’investissement, ne doivent pas faire oublier ses limites. Avant de souscrire, prenez le temps d’évaluer vos objectifs et vos besoins, en comparant avec d’autres solutions comme l’assurance vie. Pour cela, n’hésitez pas aussi à solliciter l’aide d’un professionnel.

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