Les Unités de Compte via un PER

Chaque épargnant qui s’intéresse aux solutions d’investissement se demande où placer son capital en misant sur les produits les plus adaptés à ses besoins. En optant pour un plan d’épargne retraite (PER), il est possible de répartir ses placements sur des unités de compte prenant diverses formes, comme des actions, des obligations, des ETFs ou encore des placements en SCPI. Cette option peut vous permettre de diversifier votre portefeuille d’investissements tout en préparant activement votre départ à la retraite, à condition de vous y prendre suffisamment tôt et donc de préparer votre projet sur le long terme. 

Qu’est-ce qu’une unité de compte ? 

L’unité de compte (UC) est un support d’investissement financier disponible au sein d’un contrat d’assurance vie multisupport, d’un contrat de capitalisation ou bien d’un plan d’épargne retraite (PER). L’appellation « unités de compte » désigne tous les actifs disponibles au sein de ces différents supports. Investir sur une unité de compte permet de miser sur des classes d’actifs variées, tant en termes financiers qu’immobiliers. Vous pouvez par exemple choisir de placer une partie de votre capital sur des actions, des obligations ou bien des fonds de placement en pierre papier (SCPI, SCI, SIIC…).  

Bien que les unités de compte permettent généralement d’obtenir un rendement potentiel élevé, elles présentent un risque réel de perte en capital. La rentabilité dépend en effet de plusieurs facteurs parmi lesquels l’évolution souvent rapide des marchés (immobilier et financier). Si le nombre de parts détenues est garanti, ce n’est pas le cas de leur valeur. Vous pouvez donc potentiellement perdre tout votre argent, aussi bien qu’obtenir des gains supplémentaires. Cette prise de risque est donc à appréhender dans une stratégie dynamique d’investissement. Placer une partie de son épargne en fonds euro, qui sont garantis, et une partie en unités de compte est parfois une solution pour éviter de tout miser sur le même support financier.  

Fonctionnement du PER et unités de compte 

Choisir d’investir dans des unités de compte en passant par un PER implique de maîtriser le mode de fonctionnement de ce produit d’épargne. Instauré par la loi Pacte du 22 mai 2019, le plan d’épargne retraite remplace tous les autres produits d’épargne retraite comme le PERCO, le dispositif Madelin, le Préfon et l’article 83. Ces produits peuvent être transférés facilement vers le PER.  

En pratique, le PER permet aux épargnants qui le souhaitent de se constituer une épargne par capitalisation en prévision de leur départ à la retraite. Pendant plusieurs années, ils accumulent ainsi un capital grâce à des versements réguliers. Ceux-ci leur sont restitués, avec les intérêts potentiels qu’ils ont pu générer, au moment du départ à la retraite. Deux options sont alors disponibles pour le versement de cette somme : une sortie en capital, soit un versement de tout l’argent en une seule fois, ou soit une rente viagère qui effectue des versements ponctuels. Cela est d’autant plus intéressant que le départ à la retraite est généralement synonyme de perte de revenus. En outre, l’épargne dont bénéficie l’épargnant peut être majorée d’intérêts accumulés sur plusieurs supports d’investissement, notamment les actions et les obligations.  

Investir dans les unités de compte en passant par un PER est donc une solution très intéressante pour compléter ses versements par des gains plus ou moins élevés.  

Les supports d’unité de compte disponibles au sein d’un PER 

En ouvrant un PER, vous avez le choix des supports d’unités de compte. En effet, la famille des unités de compte est vaste, ce qui permet à l’épargnant d’avoir le choix et de diversifier son capital :  

• Les unités de compte en actions : l’épargnant place son argent et le gestionnaire l’investit dans l’achat d’actions de petites ou de grandes entreprises. Les domaines d’activité des sociétés sont nombreux et leurs zones géographiques assez vastes. 
• Les unités de compte en obligations d’État et d’entreprises : ces actifs financiers sont généralement plus sûrs que les autres, mais leurs promesses de gains sont plus faibles. 
• Les unités de compte dans la pierre papier : il s’agit de placements dans l’immobilier en gestion déléguée, via un OPCI (organisme de placement collectif en immobilier) ou des SCPI (sociétés civiles de placement immobilier). 
• Les unités de compte mobilières, que l’on appelle des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM). Strictement encadré par la loi, l’OPCVM doit obligatoirement demander un agrément avant sa constitution. L’autorité des marchés financiers (AMF) est chargée de distribuer cet agrément après une analyse complète. Ce type de fonds prend deux formes : le fonds commun de placement (FCP) et la SICAV (société d’investissement à capital variable). 
• Les unités de compte portant sur des fonds indiciels cotés en Bourse, ou ETF (« Exchange Traded Fund »). Les performances des ETFs dépendent en majeure partie de leurs indices de référence, ce qui explique qu’on les appelle des « trackers » en raison du processus de réplique de l’indice de référence. Bien que les frais de gestion des ETFs soient réduits, le risque de perte est important puisque ces unités de compte se basent sur les marchés boursiers par nature très fluctuants.  

Comment choisir les unités de compte où investir ? 

Vous vous sentez un peu perdus parmi les nombreuses options qui s’offrent à vous en matière d’unités de compte ? Voici quelques conseils à adopter pour sélectionner les unités de compte les plus pertinentes pour votre profil d’épargnant :  

• Déterminez votre profil d’investisseur et votre niveau d’acceptation du risque. Avez-vous un profil plutôt dynamique, offensif ou bien plutôt équilibré, voire sécuritaire ? 
• Fixez des objectifs à plus ou moins long terme pour votre épargne. Pour chaque investissement, il vous faut déterminer un projet sous-jacent à réaliser. Placer votre argent dans un PER signifie que vous souhaitez mener à bien un objectif patrimonial lors de votre départ à la retraite. Votre objectif doit être précis, mesurable et réaliste. 
• Choisissez les unités de compte en fonction de votre profil. Par exemple, si vous avez peur de perdre votre capital trop rapidement, il est préférable d’éviter les placements boursiers trop fluctuants, bien qu’ils présentent des perspectives de rendement qui peuvent s’avérer intéressantes. 
• Raisonnez en prenant en compte un niveau global de risque au regard de votre patrimoine financier. 
• Investissez de manière progressive, ce qui aura également l’avantage de ne pas vous impacter trop rapidement en cas de perte. 
• Diversifiez votre portefeuille de placements en unités de compte, car l’adage qui prévaut ici est de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. 

Unités de compte dans un PER : gestion libre ou pilotée ?  

Le PER est un produit d’épargne très plébiscité par les ménages français. Ceux qui font le choix d’ouvrir un PER et de placer leur épargne dans des unités de compte peuvent s’interroger sur l’opportunité de choisir une gestion libre de leurs investissements ou de miser plutôt sur une gestion pilotée.  

La gestion pilotée (ou gestion sous mandat) est l’option sélectionnée par défaut lorsque vous ouvrez un PER. Elle convient aux épargnants qui ne maîtrisent pas forcément les rouages des placements en unités de compte. En pratique, l’épargnant n’a alors rien à faire, hormis à renseigner quelques informations préalables, destinées à mieux cerner son profil d’investisseur. Une fois cela fait, les professionnels de l’investissement prennent le relais pour sélectionner les meilleurs supports et gérer le portefeuille de placements. Si l’épargnant s’y connaît suffisamment en matière d’investissement en unités de compte, il peut choisir de gérer librement son portefeuille et d’opter pour la gestion libre. 

On distingue également certains autres modes de gestion qui peuvent s’adapter au mieux aux préférences des épargnants et à leurs profils respectifs. C’est le cas de la gestion pilotée à horizon qui obéit à une formule spécifique impliquant la baisse progressive de placements risqués à mesure que le départ à la retraite approche. Il s’agit alors de réduire le risque au fur et à mesure du temps (mais le capital n’est jamais garanti à l’issue). Cela signifie aussi que la prise de risque est optimale au début du contrat, de sorte à en tirer un rendement plus important.  

Bon à savoir : si vous choisissez un mode de gestion plutôt qu’un autre, sachez que cette option n’est pas irréversible. Vous pouvez donc toujours changer de gestion quand vous le souhaitez.